mercredi 31 mars 2010

Bienvenue en Suisse - 2003 - Léa Fazer

Bienvenue dans la comédie française !!!
Ce film n'évite aucun défaut connu de ce genre. On est perplexe tellement cette histoire est convenue. Partant d'un postulat usé jusqu'à la corde, le scénario met en avant la fausse rivalité existante entre Suisse et Français. Ce film aurait très bien s'appeler "Bienvenue en Belgique".
Première réalisation de Léa Fazer, la mise en scène est très académique et souffre d'un rythme très irrégulier. En effet, dès les premières minutes, l'idée générale manque de profondeur. Ainsi, le film confond caricature et stéréotype, préférant se complaire dans le deuxième.
Cet enchaînement de clichés tous plus ridicule fait petit à petit décrocher de l'histoire qui se révèle être un prétexte au vaudeville. Ce n'est pas l'énigme entourant la fortune de cette famille qui évitera l'ennui.
Ensuite, le casting réunissant Denis Podalydès et Emmanuelle Devos présageait de bonnes scènes. Cependant on a plus l'impression qu'ils profitent de ces vacances estivales en Suisse au lieu de peaufiner leurs rôles. Néanmoins, c'était oublier les ressources de Vincent Perez. On devrait lui décerner un prix pour sa constance désopilante dans son jeu d'acteur surtout lorsqu'il force à outrance son accent suisse dans lequel il manque d'assurance.
Enfin, la réalisation de Léa Fazer n'est pas un modèle de subtilité notamment en martelant une musique helvétique dès qu'elle en a l'occasion. Le scénario, dont elle est l'auteur, se fourvoie trop souvent dans la facilité mais arrivera à nous faire esquisser quelques sourires forcés dans cette histoire prévisible et sans originalité.



En résumé : Mauvaise comédie.

mardi 30 mars 2010

Martyrs - 2008 - Pascal Laugier

Après le film Saint Ange plutôt léger, Pascal Laugier nous livre un film inutilement ultra violent sans réelle justification.
Le début était prometteur dans la mesure où l'on est plongé rapidement dans cette histoire cependant le rythme décline tout aussi vite. De plus, le film est scindé en deux parties distinctes. La première présente deux jeunes filles qui ont subit des violences dans leur jeunesse dont la deuxième s'évertuera à donner les aboutissants.
Le synopsis était original (une organisation secrète martyrise des personnes à travers des souffrances extrêmes pour repousser les limites de la mort) mais le scénario dans son intégralité est décevant.
En effet, les scènes gores sont insoutenables et très réalistes, dans la veine de Hostel, mais le traitement peu subtil trop souvent mis en avant nuit au fond de l'histoire. Par conséquent, le sujet du film mettant en avant l'état second de la souffrance humaine poussé à l'extrême rate complètement sa cible. On assiste donc à une ode à la barbarie.
Concernant le casting, beaucoup d'éloges ont été faites aux deux actrices principales (Morjana Alaoui, Mylène Jampanoï) cependant elles passent une bonne partie du film à crier contrairement aux dialogues quasi inexistant. La prestation est de bonne facture mais ne recèle pas de grandeur !!
Au final, ce film navigue entre deux genres : intellectuel et pur gore, ainsi cette violence se révèle gratuite et le film très prétentieux.



En résumé : Un film prétentieux et ennuyeux doublé de scènes gores très réalistes.

lundi 29 mars 2010

Lucky Luke - 2009 - James Huth

Depuis 1991 et l'adaptation de Lucky Luke par Terence Hill, les fans attendaient une nouvelle adaptation plus fidèle de la bande dessinée de René Goscinny dont les adaptations ratées ne manquent pas (Lucky Luke, Iznogoud, Astérix aux jeux olympiques, Le petit Nicolas) et de Morris.
Avec un budget de 27 millions € et des premiers visuels corrects, tout était possible mais c'est vite oublié l'équipe derrière cette production !!
En effet, les scénaristes (Sonja Shillito, James Huth et Jean Dujardin) ont dénaturé l'image de ce personnage dès le début en lui créant un passé. De plus, la violence n'est jamais explicitement montré alors que le film débute par l’assassinat des parents du jeune John Luke. Plus tard, le cowboy solitaire s'éprend d'une jeune femme, Belle. Cette histoire d'amour est hautement caricaturale et indigeste. Tout les traits de caractères du personnage ainsi que l'humour sont abandonnés pour un film mêlant références au western spaghetti de Sergio Leone et la comédie familiale grand public. D'ailleurs, le film s'éloigne tant de ses origines qu'il aurait pu s'intituler n'importe comment sauf Lucky Luke.
La médiocre réalisation de James Huth avait déjà frappé le spectateur (Brice de Nice et Hellphone) mais cette production dépasse toutes nos attentes. Surement qu'un technicien, pendant le tournage, a du lui rappeler qu'il réalisait l'adaptation de Lucky Luke. Le réalisateur se focalise sur l'aspect visuel uniquement en oubliant totalement le fond. Le cowboy solitaire a perdu son flegme et ressemble à mélange de Brice de Nice et OSS 117. Les autres personnages sont tout aussi atterrants.
Le casting est à l'image du film, Jean Dujardin n'est pas à l'aise dans ce costume, Michaël Youn est toujours insupportable, Melvil Poupaud accentue son personnage déjà très théâtral, Sylvie Testud et Daniel Prévost sont aux abonnés absent.
Enfin, ce n'est qu'une succession de mauvais choix artistiques : des gags et des dialogues vulgaires, une intrigue prévisible, une bande originale de Bruno Coulais bien pâle, etc...
Pour conclure, adapter c'est trahir, mais ce film pousse le concept à son paroxysme et déstabilisera plus d'un aficionado du cowboy au brin d'herbe.



En résumé : Vite vu, vite oublié.

dimanche 28 mars 2010

Le rose et le noir - 2009 - Gérard Jugnot

Ce film est un véritable désastre !! Ce n'est pas avec ce genre de films que la comédie française se démarquera. Après 4 ans d'absence, Gérard Jugnot reprend sa casquette de réalisateur dans une comédie absurde et grotesque. On connaissait déjà les piètres qualités de réalisateur de Gérard Jugnot mais depuis son remake de Boudu on atteint des sommets de crétinismes.
Certes le propos était louable, parler de l'intolérance, mais le traitement annihile l'impact recherché.
Le scénario, très convenu, est à nouveau signé par Philippe Lopes-Curval et Gérard Jugnot dont c'est la 6e collaboration (Une époque formidable..., Casque bleu, Fallait pas!..., Monsieur Batignole, Boudu et Rose et noir). Cette histoire insipide autant dans les anachronismes que dans les nombreux stéréotypes, aspergées par un humour préhistorique et un doublage désastreux, n'évitent pas le naufrage annoncé. En effet, le film additionne les défauts en martelant un message gentillet tout du long, interprété par un casting ridicule où tous les acteurs sur-jouent. On dépasse allégrement le stade de la bouffonnerie pour la pur tradition du navet. On placerait volontiers ce film au côté d'Iznogoud de Patrick Braoudé. Rien n'est épargné aux spectateurs.
Pour conclure, cette comédie française est indigeste et d'un ennui terrible. Je plains les 100 000 spectateurs qui ont subi cette torture en salle.


En résumé : Un véritable navet.

samedi 27 mars 2010

Ninja assassin - 2009 - James McTeigue

Après un passage éclair sur la production de Invasion, le réalisateur de V for Vendetta change de registre, toujours produit par Andy Wachowski et Lana Wachowski (tiens il ne s'appelle plus Larry !?).
Connaissant l'attirance des producteurs pour le Japon, on s'attendait à un bel hommage même si les américains n'ont jamais brillé dans ce genre. Déléguant à nouveau ce projet à James McTeigue, le réalisateur se voit doter d'un confortable budget.
Comme tout bon film d'action, la séquence d'introduction est une immense esbroufe, devenu la marque de fabrique des James Bond. Donc, le premier constat c'est que nous ne sommes pas là pour étudier les états d'âmes des ninjas mais plutôt assister à une succession de combats sanglants et gores dont la mise en scène n'est jamais novatrice.
Ensuite, on retrouve les défauts inhérents des séries B : acteurs incompétents, dialogues idiots, narration brouillonne, mise en scène tape à l'œil, etc.. Évidemment, la bonne morale et le happy end rappellent la provenance américaine. Seule la photographie est alléchante créant de jolies ambiances.
En conclusion, ce pur délire visuel proche du manga ne restera pas graver dans notre mémoire et s'évaporera dès le générique terminé.

Un croustillant extrait du code des ninjas assassins:
"La faiblesse oblige la force,
comme la trahison engendre le sang,
ceci est notre code,
la loi de notre camp"




En résumé : Un film aurait mérité un peu plus de travail pour ne pas être oublier aussi vite.

vendredi 26 mars 2010

Action mutante (Acción mutante) - 1992 - Álex de la Iglesia

Cette première réalisation d'Álex de la Iglesia narre les tribulations d'un groupe de terroristes handicapés kidnappant une héritière dans une société futuriste où seules comptent la richesse et la beauté. On retrouve déjà l'insolence, le loufoque et le gore, éléments caractéristiques de ce réalisateur espagnol.
Le postulat de départ était très orignal et très bien exploité pendant la première moitié. Malheureusement, l'histoire s'essouffle et patauge jusqu'au dénouement final. Cependant, l'incroyable sens de la mise en scène et l'humour percutant apportent de bons moments.
Malgré un faible budget, ce film propose une bonne ambiance notamment avec un beau travail sur la lumière et les décors. Évidemment, le ton décalé avantage cette production.
Enfin, on retrouvera beaucoup d'éléments communs aux premières réalisation de Jan Kounen ou de Caro et Jeunet, notamment dans l'esthétique colorée, la mise en scène mouvementée et des acteurs aux physiques atypiques marquant fortement ces productions européenne du début des années 90.


En résumé : Premier film brouillon mais au style visuel visionnaire.

jeudi 25 mars 2010

Transmorphers - 2007 - Leigh Scott

Le cinéma d'exploitation est un genre particulier se nourrissant fortement des modes actuelles, caractérisé par un pitch vendeur et une qualité médiocre, en relation avec son manque de budget.
Depuis une dizaine d'années, la société de production, The Asylum (littéralement l'asile) est devenue spécialiste dans ces productions farfelues (War of the Worlds, the next wave, Exorcism: The Possession of Gail Bowers, Halloween Night, The Da Vinci Treasure, Street Racer et récemment Transmorphers: Fall of Man).
Profitant de la campagne de marketing de Transformers, les producteurs se lancèrent dans un projet similaire qui devancera le blockbuster de quelques semaines.
Mélangeant tous les ingrédients de la science fiction, on retrouve pêle-mêle des robots, des laser, des cyborgs, une humanité en péril, etc... Au niveau visuel, on ressent les influences de Terminator, Matrix, Battlestar Galactica et en fin de compte très peu de Transformers dans la mesure où Michael Bay n'avait laissé filtrer aucune information pendant le tournage.
Manquant cruellement de ressources, ce film souffre d'effets spéciaux ignobles, d'un jeu d'acteurs effarants, de dialogues interminables, de scènes d'actions décousues et mal chorégraphiées; la production n'épargnant rien aux spectateurs, partagés entre rire et consternation.
Enfin, le réalisateur Leigh Scott, conscient (on l'espère) des défauts de son scénario, n'apporte toutefois jamais le rythme nécessaire pour éviter aux spectateurs de tomber dans une profonde léthargie. Au final, Transmorphers ne marquera pas le genre mais ce n'était pas non plus le but.


En résumé : Aucun intérêt sauf si on veut perdre son temps.

mercredi 24 mars 2010

Passe passe - 2008 - Tonie Marshall

5 ans après France Boutique, Tonie Marshall livre une nouvelle comédie sans prétention portée par un rythme enlevé.
Ce divertissement mélange savamment plusieurs genre: road-movie, thriller politique et comédie. Cependant cette association échoue par moment manquant de cohérences et de profondeurs.
Toutefois, le scénario bien ficelé mais sans surprise (deux êtres que tout sépare fuient leur ancienne vie) souffre d'un rythme en dents de scie. Néanmoins, la bonne prestation des acteurs et un sens précis de la mise en scène évitent aux spectateurs de s'ennuyer. En effet, Edouard Baer et Nathalie Baye sont très convaincants et totalement dans leur élément. A contrario, la présence de Joey Starr n'apporte que peu d'intérêt.
Enfin, cette comédie distrayante intègre beaucoup de thèmes contemporains (le syndrome de Gilles de la Tourette, la maladie d'Alzeimer, les problèmes d'écologie ou bien l'hommage à Darry Cowl, etc...) dénotant la maîtrise de la réalisatrice qui évite les pièges inhérents des comédies françaises.



En résumé : Comédie sympathique peu original.

mardi 23 mars 2010

L'assistant du Vampire (Cirque du freak: The vampire's assistant) - 2009 - Paul Weitz

Dès la campagne d'affichage, on présageait une pâle copie de Twilight et d'Harry Potter. Après quelques recherches, on s'aperçoit que les producteurs ont déniché cette saga en 12 tomes (ils voient très large !!) à destination des adolescents crée en 2000 par Darren O'Shaughnessy.
Paul Weitz livre une œuvre pour adolescents attardés dans un milieu déjà submergé par ces comédies fantastiques, deux mois plus tard sortira Percy Jackson : le voleur de foudre.
Ce film est un concentré de vacuité. Tous les départements sont désastreux : le scénario est prévisible, les dialogues sont niais, les personnages sont caricaturaux, les acteurs sont médiocres, les effets spéciaux sont de mauvaises qualités et la réalisation est fade.
A vouloir trop profiter de cette mouvance, les productions s'obstinent à vouloir introduire des adolescents dans tous les univers sans oublier la petite histoire d'amour. De plus, l'influence d'Harry Potter, précurseur de ce genre, se fait cruellement ressentir.
Enfin, ce film se révèle être un projet à unique but commercial dont l'atout principal est l'ennui. On espère fortement que ce film de piètre qualité n'aura pas de prochaines adaptations.



En résumé : Film à destination des ados qui je l'espère éviteront de regarder cette crétinerie.

lundi 22 mars 2010

Bitch Slap - 2009 - Rick Jacobson

Tout d'abord, dans ce genre de film, on commence par se délecter du synopsis: Trois vilaines filles (une strip teaseuse, une tueuse junkie en fuite et une femme d’influence dans le monde des affaires) se retrouvent dans le désert à la recherche d’un butin qu’elles vont tenter d’extorquer à un grand ponte de la pègre particulièrement impitoyable.
Cette production dont la moitié du budget a été engloutie dans la campagne publicitaire est un mauvais plagiat de l'univers de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez. Pourtant son côté déjanté et moralement incorrect aurait pu à ce film se démarquer.
Malheureusement le réalisateur Rick Jacobson surenchéri dans tous les domaines. Les dialogues sont pauvres et idiots. Le montage n'a aucun intérêt (flashback à répétition) et ralenti le film souffrant affreusement de sa longueur (109 minutes pour la version non censurée). Les effets spéciaux notamment l'incrustation sur fond vert sont ignobles et peu crédible. N'importe quel spectateur se rendra compte de cette supercherie !! La mise en scène est proche du néant dont la fonction première est de faire des gros plans sur les formes généreuses des actrices (la scène de T-shirt mouillés). C'est une surenchère permanente qui assomme rapidement.
Ensuite, son côté décalé et déjanté n'est pas assez mis en valeur pour espérer sortir du lot de série B américaine du même genre. Ce film démontre avec véracité que l'équation: belles filles + armes + sexe + action + humour ≠ une bonne série B.
Enfin, même en tentant de prendre ce film au treizième degré, il est toujours aussi désastreux.



En résumé : Occasion raté d'une série B de se démarquer.

dimanche 21 mars 2010

Margot va au mariage (Margot at the wedding) - 2009 - Noah Baumbach

Ce film était prometteur de part son casting (Nicole Kidman, Jack Black, Jennifer Jason Leigh) et le sujet sérieux. Pourtant cette histoire étrange n'évite pas aucun piège. On assiste à des bavardages et démonstrations émotives laborieuses digne des cercles New-yorkais branché.
Après un premier film remarqué Les Berkman se séparent, analysant un couple en plein divorce dont les enfants subissent les conséquences, le réalisateur Noah Baumbach explore à nouveau les liens familiaux.
L'histoire tarabiscotée sans queue ni tête ne présente aucun intérêt. Le montage ultra découpé n'apporte aucun sens à toutes ces petites histoires. La galerie de personnage et le casting hétéroclite ne sortent jamais le spectateur de sa torpeur et son ennui.
Enfin, peut-être le seul point positif, le personnage psychotique de Jack Black est amusant mais dénote fortement dans cet univers.



En résumé : Ennuyeux, décousu et sans grand intérêt.

samedi 20 mars 2010

Mademoiselle Chambon - 2009 - Stéphane Brizé

On attendait avec impatience la nouvelle réalisation de Stéphane Brizé, auteur du génial Je ne suis pas là pour être aimé et de l'exercice Entre adultes. Comme dans ces précédents films, il nous livre une histoire d'une simplicité déconcertante mais d'une force psychologique immense.
En adaptant le roman d'Eric Holder (dont un autre roman L'homme de chevet vient d'être adapter), le réalisateur explore à nouveau les relations psychologiques proche de ses précédentes réalisations.
L'histoire est assez quelconque car l'enjeu du film se situe ailleurs; dans l'échange de regards, dans les silences, dans les gestes. L'ensemble est dépeint avec beaucoup de sensibilité dénotant la montée de leurs sentiments respectifs. Ce film parvient subtilement à transmettre ces sensations.
Le duo Vincent Lindon/Sandrine Kiberlain de nouveau réunis, interprète tout en retenu ce couple. Entre silence et non dits, la direction d'acteurs est d'une grande finesse. Aure Atika et Jean-Marc Thibault, moins présent, livrent aussi une très belle prestation.
Enfin, il y a quelques bémols à ajouter, notamment une musique excessivement dramatique ainsi que l'habitude de Vincent Lindon à jouer ce genre de rôle. Ces petits défauts sont vite oublier face à ce véritable chef d'œuvre intimiste.



En résumé : Un petit bijou mené par un maestro.

vendredi 19 mars 2010

Micmacs à tire-larigot (2009) - Jean-Pierre Jeunet

Travailleur minutieux, Jean-Pierre Jeunet reforme sa troupe autour d'un nouveau venu, Dany Boon. Premier constat, on reconnait de suite la patte du réalisateur dont les tons marrons jaunâtre sont sa marque de fabrique. Deuxième constat, la magie de ses précédents films a définitivement disparu. En effet, La cité des enfants perdus a marqué un tournant décisif dans sa carrière après sa séparation de Marc Caro. Là où Jeunet apportait son optimisme, Caro apportait sa touche de noceur dont on a pu découvrir l'étendu de son travail dans le génial Dante 01.
Le casting regroupe des habitués (Dominique Pinon, Urbain Cancelier, Yolande Moreau, André Dussollier) et des nouveaux venus (Dany Boon, Jean-Pierre Marielle, Julie Ferrier, Omar Sy). On ressent autant la gaieté de cette troupe peu convaincante que le manque de profondeur psychologique des personnages. Malgré une histoire démarrant sur les chapeaux de roues celle-ci s'avère rapidement creuse.
Véritable déclinaison d'Amélie Poulain, on y retrouve beaucoup de similitudes. Tout d'abord, on retrouve les mêmes scénaristes, Guillaume Laurant et Jean-Pierre Jeunet. Ensuite, la multiplication des petites manies de la vie courante est à nouveau utilisée. Jean-Pierre Jeunet, sans imagination, s'auto-référence notamment dans la scène des joueurs de scie musicales rappelant Delicatessen et le café et la gare de l'est pour Amélie Poulain. Enfin, la photographie jaunâtre commence sérieusement à devenir lassante dans la mesure où il n'y a plus d'innovation dans ce domaine.
En dépit d'une excellente habileté à mettre en scène de bonnes trouvailles, le film manque cruellement de surprise dans cette histoire simplette et sans surprise. Le réalisateur a fini par épuiser le filon qui a fait sa réputation dont il n'a pas réussi à renouveler le genre. Au final, c'est sans étonnement que ce film fut un échec.



En résumé : D'un ennui pathétique.

jeudi 18 mars 2010

La femme invisible (d'après une histoire vraie) (2009 - Agathe Teyssier

De prime abord, ce film avait de solides atouts pour une première œuvre : une idée originale, une actrice très impliquée dans ses rôles, un bon casting et une équipe technique rodée.
Pourtant le film passe complètement à côté de son sujet, non adapté pour un long métrage. L'idée originale ne tient pas sur la distance malgré 4 personnes créditées au scénario (Géraldine Keiflin, Yorick Le Saux, Agathe Teyssier, David Thomas). Pour y remédier, ils multiplient les trames secondaires (les spécialistes de l'invisibilité, la malédiction pesant sur ses ancêtres, la petite fille sorte de conscience). L'histoire est portée uniquement par le rôle taillé sur mesure et la bonne prestation de Julie Depardieu se donnant corps et âme dans ce personnage. Ce n'est pas le cas de Charlotte Rampling habitué à des rôles plus sombres et moins grand-guignolesque, de même, pour Micheline Dax, au minimum qu'on excusera au vu de son âge.
Yorick Le Saux, un des scénaristes, plutôt doué au poste de directeur de la photographie (Eldorado, Boarding Gate, Swimming Pool, etc..) signe une lumière d'une incroyable laideur en accord total avec les décors immondes et les costumes affreux.
Ensuite, les séquences s'enchaînent sans aboutir à créer de l'intérêt. Autant le sujet aurait pu toucher un large public car c'est arrivé à tous le monde de se sentir invisible. Cette situation cruelle est d'ailleurs décrite avec plus de finesse et originalité dans la pièce de théâtre de Jean-Paul Sartre, Huis clos.
Enfin, on retrouve au final la séquence de trop, avec Jeanne Balibar de passage, agaçant encore un peu plus. Cette fable creuse et sans rythme est tout simplement ennuyeuse tout du long de ces 90 minutes.



En résumé : Une idée originale mal maîtrisée.

mercredi 17 mars 2010

Le frère le plus futé de Sherlock Holmes (The Adventure of Sherlock Holmes' Smarter Brother) - 1975 - Gene Wilder

A l'instar de Woody Allen pour lequel il tournera Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe... sans jamais oser le demander, Gene Wilder fait partie de cette génération de comiques américains du début des années 1970. Après un petit rôle dans Bonnie and Clyde, son rôle dans la comédie de Mel Brooks, Les producteurs, le rend célèbre et lui vaudra d'être nommer pour le meilleur second rôle masculin aux Oscars en 1969. Ensuite, il retrouvera ce réalisateur à plusieurs reprises en compagnie de la petite troupe (Marty Feldman, Madeline Kahn et Dom DeLuise) présente dans le film.
C'est 1975 que Gene Wilder se lance dans la réalisation avec un scénario écrit par ses soins (Le célèbre détective anglais confie une affaire importante à son jeune frère). Il calque sa structure aux comédies de Mel Brooks. Ce genre très apprécié à l'époque a malgré tout beaucoup vieilli autant dans certaines blagues que dans les parties musicales.
Pourtant l'idée de départ de ce film était attrayante mais rapidement le réalisateur se détache de cette trame. Ainsi l'histoire passe en second plan pour desservir une suite de gags inutiles. Voilà un des problèmes de la comédie, elle est portée par les modes et ce qui était drôle la veille ne l'est plus forcément le jour même voir le lendemain.
Au final, le film n'atteindra jamais l'ingéniosité de Mel Brooks, c'est aussi cette raison qui font que ce film est tombé dans l'oubli.



En résumé : Film à sketchs interprétés par des acteurs comiques de l'époque qui ne divertira uniquement les fans de ces comédies.

mardi 16 mars 2010

From Paris With Love - 2008 - Pierre Morel

Dernière production d'Europa Corp. doté d'un énorme budget de 38 000 000 euros, ce film s'inscrit ainsi dans la lignée des précédentes (Danny the Dog, Le Transporter, Banlieue 13, etc...).
Pendant le tournage, le film avait défrayé la chronique suite aux explosions de voitures dans un quartier de Montfermeil (Seine-Saint-Denis) où devait avoir lieu le tournage. Arguant des problèmes de budget, le tournage se déroulera dans un quartier de Poissy (Yvelines). En y réfléchissant, c'est plutôt le duo John Travolta/Jonathan Rhys Meyers qui a du engloutir la plupart des finances.
La rentabilité assurée à l'international, Luc Besson produit ce film dans lequel on retrouve une structure proche de ses autres créations et livre un scénario peu original à Pierre Morel, membre de l’équipe d'Europa Corp., déjà auteur de Banlieue 13 et de Taken.
Ensuite, ce récit à destination du marché mondial est une mauvaise publicité pour l'office du tourisme français dans la mesure où les séquences d’actions interminables s'enchaînent nerveusement en évitant aux spectateurs de profiter des décors. De plus, l'image des français est rétrograde comme les américains ont l'habitude de nous percevoir.
Cependant cette œuvre ne recherche aucunement la qualité préférant copier les divertissements les plus décérébrés existants. Il n'y a pas de place pour la subtilité comme en témoigne les clin d'œils inutiles tant dans le titre hommage à Bons baisers de Russie ou bien aux connotations à Pulp Fiction du personnage de John Travolta, chérissant son arme et les hamburgers. La mise en place du suspense échoue inexorablement dans ces séquences stupides que sont la pose du micro, le changement des plaques d'immatriculations, les traces de sang dans les escaliers, etc...
Enfin, l'unique attrait reposait sur le changement physique en mauvais garçon de John Travolta mais son jeu grotesque d'agent secret américain raciste enfoncent un peu plus ce film dans la plus grande tradition des navets à gros budget.



En résumé : Encore un navet de Luc Besson.

lundi 15 mars 2010

I love you, Beth Cooper - 2009 - Chris Columbus

Chris Columbus, spécialiste de la comédie familiale, revient vers ce genre qui a fait son succès. Pourtant on est loin de l'originalité de Maman, j'ai raté l'avion ou bien de Madame Doubtfire.
Sorte de patchwork de teen-movie dès dix dernières années, l'histoire reprend un par un les ingrédients de ces succès en espérant réussir un mélange détonant. Peine perdue !!
Pour s'assurer une bonne rentabilité, la production a recruté Hayden Panettiere, égérie de Heroes. Cependant ce n'est pas avec ce rôle qu'elle se détachera de son rôle de pom pom girl.
Comédie adolescente sans envergure, l'histoire enchaîne les gags potaches sans intérêt le tout interprété par des acteurs banals.
Le scénario est si prévisible qu'il en devient ennuyeux malgré les situations comiques censées divertir.
Enfin, cette comédie romantique classique est loin de remplir son contrat en dépit de la présence d'Hayden Panettiere.



En résumé : Film potache à destination d'ados ou fans de Star Wars uniquement.

dimanche 14 mars 2010

Hors de contrôle (Edge of Darkness) - 2009 - Martin Campbell

Après 7 ans d'absence sur grand écran, Mel Gibson revient dans une adaptation d'une mini-série de la BBC de 1985 qui avait lancé la carrière de Martin Campbell.
Tous les ingrédients incontournables du thriller sont réunis (l'enquêteur solitaire, le complot gouvernemental, le terrorisme). La mort de sa fille aurait pu servir de prétexte pour un film d'action comme Taken mais c'est tout l'inverse.
Il faut reconnaître que dès le début, le film présente des signes d'essoufflement par sa mise en scène très lente. L'histoire aurait pu être intéressante mais les dialogues infini sont perturbants. Les rares scènes d'action parsemant le film tels des électrochocs ne réussissent pas réanimer le spectateur, impuissant devant cette œuvre ennuyeuse.
Ensuite, le scénario se détache totalement du sentiment de vengeance du père, à la recherche de la vérité pour se concentrer sur la corruption des hauts fonctionnaires de l'État. Ainsi, l'histoire multiplie les intrigues secondaires amenant un nombre incalculables de seconds rôles inutiles, rendant le film très confus.
Cependant, le choix à contre emploi de Mel Gibson était intéressant mais rapidement ses traits sévères limitent son interprétation. De même pour Ray Winstone au service minimum comme le reste du casting. On attendait beaucoup de ce réalisateur, depuis le captivant Casino Royale, mais c'était trop vite oublié ses anciens travaux (Le masque de Zorro, La légende de Zorro).
Enfin, tous les meilleurs moments du film sont inclus dans la bande annonce, certes très efficace mais à l'opposé de l'ambiance de cette histoire. On peut féliciter l'équipe du marketing qui a très bien fait son travail.


En résumé : Un thriller bavard et mou sur l'idée de la vengeance.

samedi 13 mars 2010

Vexille (Bekushiru: 2077 nihon sakoku) - 2007 - Fumihiko Sori

Producteur du génial Appleseed, Fumihiko Sori s'est lancé dans la réalisation d'un long métrage avec succès. Le thème de l'évolution de la robotique dans la société, récurrent dans l'animation japonaise, est à nouveau le centre de l'histoire.
Ce film nous dépeint un Japon futuriste et pessimiste où rester humain est devenu plus compliqué que de se transformer en cyborg. A partir de ce constat, comment faire la différence entre l'humain et la machine ? Qu'adviendra-t-il alors de la race humaine ? Voilà les grandes questions philosophiques posées par ce long métrage.
L'atout principal est la réussite de l'animation toujours plus proche de la réalité dont Final fantasy fut le précurseur. Les graphismes originaux plongent facilement le spectateur dans cet univers rehaussé par un énorme travail sonore, très précis surtout pendant les scènes d'actions.
A vrai dire, le seul défaut majeur et répétitif de ces animations asiatiques découle du manque de complexités psychologiques des personnages. En effet, ce genre préfère mettre en avant la technologie au détriment du fond. Très peu d'animations s'attardent sur ce genre d'éléments qui ne font pas forcément partie de leur culture.
Enfin, le dénouement final extrêmement long et les influences pro-américaines gâchent le bon ressenti de cette belle réalisation qui aurait pu être un chef d'œuvre.



En résumé : Univers visuel et intellectuel réussi malgré une baisse de régime vers la fin.

vendredi 12 mars 2010

Jack l'éventreur (Der Dirnenmorder von London) - 1976 - Jesus Franco

Jack l'éventreur, tueur en série anglais de la fin du XIXe siècle, dont l'identité n'a jamais été établie, a intrigué de nombreux enquêteurs. A l'instar de Sherlock Holmes, ce personnage a inspiré de nombreuses personnes donnant naissance à des études, essais, romans, bandes dessinées, films, séries télévisées, musiques, jeux vidéos, jeux de société, etc..
C'est sans suprise que Jesus Franco, réalisateur frénétique et touche à tout, auteur de quasiment 200 films en un demi siècle, s'attaque à ce mythe magistralement interprété par Klaus Kinski.
La reconstitution des décors et des costumes sont de très bonnes qualités mais la mise en scène lente sans suspense laisse indifférente et embourbe ce film dans un rythme lancinant.
L'unique atout du film provient de l'interprétation de Klaus Kinski apportant une démarche et un regard terrifiant. Ainsi le spectateur redoute l'instant où la fureur de Jack l'éventreur va exploser mais cela ne suffit pas à créer le suspense adéquat pour ne pas s'ennuyer.
Enfin, cette version préférant livrée une version personnelle du mythe était prometteuse mais le peu de moyen et la réalisation approximative de Jesus Franco rendent ce film monotone.



En résumé : L'interprétation magistrale de Klaus Kinski ne sauve pas ce film.

jeudi 11 mars 2010

Les chèvres du Pentogone (The men who stare at goats) - 2010 - Grant Heslov

Adapté du roman éponyme de Jon Ronson, journaliste ayant révélé l’existence d’expérimentations de l’armée américaine visant à développer des unités spécialisées dans le paranormal, ce film est une pseudo satire visant à dévoiler au grand public ces expérimentations.
En effet, les faits relatés, aussi délirants soient-ils, proviennent d'interviews effectuées par ce chroniqueur, pourtant cette histoire est tellement saugrenue qu'on a du mal à y adhérer.
Ensuite, le trio composé de George Clooney, Jeff Bridges et Kevin Spacey s'amusent et cabotinent devant Ewan McGregor aussi perdu que son personnage.
Grant Heslov, premier film en tant que réalisateur, débarque aux commandes de cette grosse production, uniquement poussé par son ami George Clooney, dont il a produit les films Intolérable cruauté, Jeux de dupes, Good night and good luck.. Hélas, le film hésite constamment entre la parodie et le pamphlet sans jamais réellement se décider, énorme défaut qui a pour conséquence de mettre en place un faux rythme éprouvant la patience du public.
Ensuite, la réalisation se révèle fade et sans réelle personnalité préférant copier et ainsi accumuler les similitudes avec d'autres films. Tout d'abord, on peut faire le rapprochement des rôles de George Clooney retrouvant le costume de militaire endossé dans Les rois du déserts. De plus, il reprend trait pour trait son interprétation loufoque de Burn After Reading quant aux autres, ils sont aussi venu pour cachetonner. Depuis son rôle dans Iron Man, on assiste au retour au premier plan de Jeff Bridges, par forcément dans des choix judicieux, dont la cadence de tournage s'est d'un coup accéléré (4 films en 2009). Le reste du casting est certes très bon, on ressent bien le plaisir qu’ils ont pris mais il manque un but à cette histoire loufoque.
Au final, le film laisse perplexe quant à son réel intérêt mais la fin équipe d’acteurs et quelques séquences absurdes séduiront un public réussissant à relever le défi de cette torture de 90 minutes paraissant 3h.



En résumé : On s'attendait à une comédie satirique sur l'armée américaine mais au final, ce n'est qu'une comédie loufoque sans intérêt.

mercredi 10 mars 2010

Daybreakers - 2009 - Michael & Peter Spierig

Depuis environ 10 ans, on assiste au grand retour à Hollywood des vampires (Van Helsing, Blade, 30 jours de nuits, Twilight, etc...). Avant tout divertissant, les frères jumeaux Michael Spierig et Peter Spierig livrent un astucieux film de vampires sur fond de système en crise, très contemporain.
Le casting est fort alléchant avec trois acteurs principaux de renoms (Willem Dafoe, Ethan Hawke, Sam Neill). On remarquera l'interprétation à deux niveaux d'Ethan Hawke: terrifiant en vampire désabusé et indigeste en héros sauveur du monde. Il retrouve le rôle d'un personnage en quête de normalité, similaire à celui de Bienvenue à Gattaca.
L'ambiance générale très futuriste, la photographie froide et le travail sur les ombres évoquent largement le film Underworld tout en parvenant à créer sa propre identité.
Ce film ne se contente pas uniquement de narrer les combats entre vampires et humains. En ajoutant le thème des problèmes d'approvisionnement en sang des vampires, le film apporte son originalité mais ne parvient pas à imposer cette idée sur le long terme. En effet, le scénario subit une baisse de régime à la moitié du film pataugeant dans un rythme bancal sans réel suspense. La mise en scène en est la cause car elle donne trop souvent les clés aux spectateurs permettant de deviner les séquences suivantes.
Enfin, ne vous laissez pas avoir par l'accroche de l'affiche"Prenez Matrix et 28 jours plus tard et vous aurez Daybreakers". Variety opère des parallèles plutôt extravagants car on est loin de ces deux univers.



En résumé : On en ressort avec une impression de manque à l'image de la soif inextinguible des vampires.